[ 08 - 07 - 2025 ] The Turn of the Screw
[ 08 - 07 - 2025 ] The Turn of the Screw
Des arpèges de piano aux courbes sinueuses réconfortent l'oreille avec des harmonies chaleureuses. Un narrateur anonyme, récitant en anglais à la manière d'un conteur, capte toute l'attention. Heureusement pour le chef d'orchestre, le prologue mémorable de The Turn of the Screw de Britten n'a pas besoin d'être dirigé. Au début de chaque représentation, je pouvais écouter, absorbé, le duo du piano et du ténor, avant de diriger ma première mesure.
Doucement, l'opéra commence. À travers le suggestif, l'opaque et le surnaturel, il séduit le spectateur avec une beauté envoûtante, l'empêchant de détourner le regard. Le suspense qui s'en dégage s'infiltre dans la salle et grandit lentement au cours des deux actes jusqu'à ce que, au sommet de la dernière scène, le charme soit rompu et que toutes les horreurs soient révélées... ou pas ? Je ne vais pas vous gâcher la surprise ici ! Je vous recommande plutôt d'écouter l'enregistrement dirigé par Steuart Bedford au festival d'Aldeburgh.
J'ai été le directeur musical de cette production en juin 2024 à la salle La Cité Bleue à Genève, qui venait de rouvrir ses portes. La distribution et l'orchestre étaient principalement composés d'étudiants de la Haute École de Musique de Genève, qui ont été des compagnons de route exceptionnels. Nous avons eu peu de temps pour monter la scène et la partition, qui n'est pas particulièrement simple, mais nous avons réussi à présenter un spectacle passionnant et captivant. Sans vouloir entrer dans des concepts trop techniques, je dirais que l'organisation musicale de la pièce est très intelligente et efficace. Le livret, qui aborde des thèmes tels que la démence, l'agression sexuelle, le meurtre ou la pédophilie, est particulièrement percutant car il n'est pas explicite et laisse place à une assimilation profonde par le spectateur.
L'enthousiasme était partagé par les spectateurs des deux représentations des 22 et 23 juin, qui ont été très chaleureusement accueillies. J'attends avec impatience la prochaine fois où j'aurai une partition d'opéra de Britten sur mon pupitre.
Institutrice: Daria Novik / Servane Brochard
Ms Grose: Léa Manesse Lamri / Susanne Schimmack
Peter Quint: Oscar Esmerode
Miss Jessell: Sofie Garcia / Ilona Mataradze
Flora: Célia Legentil / Edith Sharpin
Miles: Rawan Ismail / Valérie Mikhaël
Flûte: Taiki Oka
Hautbois: Victoria Muñoz
Clarinette: Joanna Neves
Basson: Daniele Castagna
Cor: Lucie Lemaire
Percussion: Robin Bodez
Piano et celesta: Alexia Roth, Fabiola Bartoli
Violons: Valeia Vecerina, Elise Persiaux
Alto: Agnes Humeau
Violoncelle: Ondine Leroy
Contrabasse: Nicola Carrara
Correpetition: Alexia Roth, Fabiola Bartoli y Laurie Lepoutre
Direction scénique: Yves Coudray
Direction musicale: Daniel Huertas
Toutes les photos ont été prises par Carole Paroli